Le travail de cette thèse porte sur l’analyse des pratiques d’acteurs intervenant au sein d’un mouvement associatif : l’Union régionale pour l’habitat des jeunes. Présent depuis 60 ans au niveau national et déployé sur les territoires régionaux, ce réseau associatif est porteur de valeurs d’éducation populaire. La finalité de ce réseau et de permettre aux jeunes âgés de 16 à 25 ans de devenir autonomes par le biais du logement.
Au sein de cette union, une pluralité d’acteurs est présente. Administrateurs, salariés et adhérents entretiennent différents types de relations au sein du réseau. Ces acteurs interviennent sur des champs pluriels : techniques, politiques, sociaux, éducatifs... Qu’ils soient Président(e), Délégué(e) régional(e), directeur(ice), techniciens(nes) ou encore bénévoles, chacun d’entre eux contribue à faire vivre ce collectif, à inscrire sur le territoire une action collective en faveur de l’habitat des jeunes.
Comme le souligne l’auteur Jean Daniel Reynaud (1997), l’action collective est régie par une contrainte sociale qui permet de saisir l’acteur collectif dans son étendue et dans ses objectifs. La thèse se propose dans un premier temps d’identifier les différents acteurs qui constituent ce champ collectif différencié et hiérarchisé qu’est l’Union régionale pour l’habitat des jeunes.
Ce travail renvoie également au principe de gouvernance urbaine (Le Galès, 1995) dans le sens où l’activité de ce réseau touche aux politiques de l’habitat, de la jeunesse, de la ville et par extension à celles de métropolisation. La gouvernance urbaine interroge la mise en œuvre de l’action publique entendue comme le résultat d’un processus décisionnel qui engage non seulement les instances étatiques et publiques mais aussi divers acteurs de la société civile (Hassenteufel, 2008). La thèse se propose ainsi dans un second temps d' identifier et caractériser les stratégies et procédures développées par les acteurs du réseau pour mettre en œuvre localement les politiques publiques décidées « d’en haut » et à ne pas confondre avec ce que recouvre précisément la notion d’action publique.
Cette identification contribue à rendre visible la complexité du processus de décision d’un tel réseau d’acteurs.
Pour mener à bien ce travail, la recherche s’appuie sur l’outil méthodologique de la participation observante (Soulé, 2007) rendue possible grâce à mon engagement de fait dans ce réseau d’acteurs, étant salariée de l’Union régionale pour l’habitat des jeunes.