Les Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif (SCIC) sont des organismes d’Economie Sociale et Solidaire. A l’instar de toutes les entreprises de ce secteur de l’économie, elles se doivent de cultiver une double distinction avec les entreprises traditionnelles dites « capitalistes » : la poursuite d’une utilité sociale et la recherche d’un fonctionnement démocratique et participatif. C’est précisément la particularité « démocratique » de la gouvernance de ce type de société qui est ici questionnée. Encore plus précisément, ce sont les éventuelles spécificités du dialogue social entre l’ensemble des parties prenantes de la structure qui sont investiguées. Après avoir appréhendé les particularités de la dimension institutionnelle de cette entreprise coopérative, il s’agit d’en analyser son dispositif multi-sociétaire. En effet, ce dernier est en charge de la prise en compte des aspirations de chacun des membres associés dans les mécanismes collégiaux de prises de décisions de cette entreprise collective. Qu’est-il réellement en jeu dans ce type de dispositif démocratique de proximité décliné au monde de l’entreprise sociale ? la participation concrète de chacun des sociétaires ou la représentativité symbolique de leurs sensibilités ? Un travail de recherche est mené à l’échelle des plus grandes SCIC, du Grand Est de la France de par leurs poids économique et leurs nombres salariés. L’étude se déroule sur la base d’un travail de type monographique, d’un recueil de données qualitatives et quantitatives au travers notamment d’un questionnaire à destination de l’ensemble des salariés et de la conduite d’entretiens auprès des membres des conseils d’Administration de ces entreprises collectives.