L'insertion par le travail des malades psychiques

Nom: 
GARRIGUE
Prénom: 
Pascale
Type de soutenance: 
Doctorale
Directeur(s) de thèse: 
Antigone MOUCHTOURIS
Hervé JORY
Date de soutenance: 
31/12/18
Résumé: 

Un travailleur handicapé sur dix ayant une activité professionnelle l’exerce en milieu ordinaire, les neuf autres l’exercent en milieu protégé avec pour perspective un emploi dans le milieu ordinaire. L’insertion par le travail des malades psychiques reconnus handicapés est donc loin d’être aboutie, les employeurs restant méfiants à l’égard de ces malades suivant un traitement médicamenteux. Ils craignent l’absentéisme, le regard des autres salariés, et des accès de violence. L’intégration socio-professionnelle des handicapés psychiques reste donc faible et pourtant, les sondages mettent en évidence que 87% des employeurs de malades psychiques sont satisfaits de ces employés. Le handicap mental est un handicap de naissance, avec altération irrémédiable des facultés mentales. Il a souvent été confondu avec le handicap psychique qui est reconnu depuis le projet de loi de 2004 « Pour l’égalité des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ».Pour les malades psychiques, le travail en milieu ordinaire est-il vécu comme salvateur en leur permettant de se sentir « normal » en les tenant éloignés de leurs troubles ou bien ce travail en milieu ordinaire est-il vécu comme néfaste lorsque la personne s’avère instable, insuffisamment autonome ?Les recherches effectuées lors de mes deux mémoires de Master 1 et 2 concernaient les familles de malades psychiques et les différentes maladies dont souffraient leurs proches et la réinsertion des malades psychiques par le travail. Ces recherches m’ont permis de recueillir de nombreux témoignages (de familles, de malades, de responsables d’associations pour l’intégration…) et de nombreuses données dont je me servirai pour cette thèse. Par le biais de l’UNAFAM (L’union des amis et familles de malades psychiques) j’ai également assisté à plusieurs colloques, notamment concernant l’insertion par le travail.Je souhaiterais mettre en avant l’insertion par le travail en milieu ordinaire des malades psychiques en l’étayant de différents cas concrets, de textes, notamment concernant les aides dont peuvent bénéficier les handicapés et celles allouées aux employeurs ainsi que la loi du 10 juillet 1987 concernant les obligations des grandes entreprises d’employer des travailleurs handicapés ou bien de verser une contribution à l’AGEFIPH pour chaque salarié handicapé non employé.La problématique de ce travail de recherche concernant l’insertion par le travail des malades psychiques est de savoir si l’emploi en milieu ordinaire leur est favorable ou pas, favorise leur insertion ou leur réinsertion au sein de la société ou bien les fragilise davantage en les stigmatisant un peu plus. Il s’agit de savoir si le travail en milieu ordinaire peut aider les malades psychiques reconnus handicapés à s’intégrer dans la société. Cette thèse s’articulera sur deux hypothèses : la première examinera le travail des personnes en milieu protégé, et la seconde examinera le travail des handicapés psychiques en milieu ordinaire.Pour réaliser ce travail, j’utiliserai différents moyens : l’entretien semi directif, le questionnaire, l’observation directe, des colloques, des lectures. Il s’agit d’un approfondissement d’’enquêtes commencées en Master 1 et d’un développement de mes approches théoriques commencées sur le thème des familles des malades psychiques qui m’a permis de cerner les différentes maladies psychiques avec leurs différents symptômes, les plus importants étant les délires, les hallucinations, mais des symptômes qui peuvent être stabilisés par un traitement médicamenteux, ce qui est la condition première afin que ces malades psychiques puissent prétendre à un emploi en milieu ordinaire. Je m’appuierai également sur des textes législatifs, sur la psychologie du handicap. Le travail en milieu ordinaire est-il la meilleure façon d’intégrer les handicapés psychiques ? L’analyse des différents cas observés et le croisement de mes différentes recherches me permettront de construire la conclusion de ma thèse et mettront en évidence que les handicapés psychiques sont sous-évalués par la société. On peut alors parler de la notion de stigmate de E. Goffman. 

Date début de thèse: 
04/15